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Le scénario de Katalin Thúróczy avec ses allées et venues incessantes entre le passé et le présent de son personnage, offre en prisme le panorama d’une société en déroute au travers de la vie décalée, solitaire et terriblement normale d’un homme qui cherche, et sans doute aussi, se cherche. Le rythme des séquences est enlevé, l’humour côtoie le sordide et la poésie du quotidien trouve sa pleine expression dans l’écriture de l’auteur. Cette oeuvre n’a aucune prétention didactique et ne prétend pas non plus donner de leçon ni offrir de morale. Que chacun tire les enseignements qu’il pourra de ce constat et de cette image actuelle venue de Hongrie.

L’histoire de Vladimir Illich est celle d’un homme sans histoires. Né en URSS, il meurt victime de sordides règlements de comptes mafieux en Hongrie. Entre temps, le monde a beaucoup évolué, l’U.R.S.S est redevenue la Russie, les rapports et les codes sociaux qui unissaient ou divisaient les gens ont changés, désormais libre à chacun de vivre, de survivre ou de mourir. Vladimir Illich n’a de cesse que de partir, de quitter les lieux, de fuir sa famille, son passé, sa vie. Il part, accompagné de ses souvenirs, vers un ailleurs improbable et toujours plus lointain.

Katalin Thúróczy est née à Budapest. D’abord scénographe, puis assistante à la mise en scène, elle a débuté sa carrière en 1970 au Nemzeti Szinhaz (Théâtre National) de Budapest. Elle rejoint le tout jeune Théâtre Joseph Katona en 1983 et l’Uj Szinhaz (Nouveau Théâtre) en 1984. Depuis 1996, elle se consacre à l’écriture (en hongrois mais aussi en tchèque) et collabore à de nombreuses revues (A Vilagszinhaz, Szinhaz…) et journaux tchèques et hongrois. Elle exerce les fonctions de conseillère littéraire pour le Théâtre National de Pécs. À ce jour, son œuvre est constituée de poèmes, de nouvelles, de plus de vingt pièces de théâtre (Cselédklozett - Cabinet, Szegény Eduàrd - Le Pauvre Éduard, Valaha Saint-Michelben - Autrefois à Saint Michel, A két Hunyadi - Les Frères Hunyadi, Aluminofesztitron, Concerto grosso…) et de six scénarios. Ses pièces sont régulièrement jouées en Hongrie et plusieurs ont été primées. Jeudis festifs a reçu le prix du Vigszinhaz en 1993 et celui du forum Puvert de Zalaegerszeg en 1995.