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Est-ce la première fois que vous traduisez du hongrois au français des pièces de théâtres ?

La traduction d’œuvres hongroises en français n’est pas un exercice nouveau pour moi, car j’ai commencé à en traduire, il y a déjà six ans, avec Jeudis festifs de Katalin Thuroczy, dramaturge hongroise. Depuis, j’ai traduit plusieurs autres pièces de cet auteur ainsi que des scénarios, l’un d’entre eux lui a valu une invitation au 7e festival des scénaristes qui s’est tenu à La Ciotat.

Vous avez traduit une pièce de théâtre, quelle(s) différence(s) avec une œuvre en prose cela fait-il pour un traducteur ?

Je me suis peu à peu orientée vers le théâtre pour mon plus grand bonheur. En effet, je prends aussi beaucoup de plaisir à traduire des scénarios, sans doute est-ce dû au fait que j’ai davantage de liens affectifs anciens avec ce milieu et aussi parce que j’ai l’occasion de lire des pièces en grande quantité. Il s’agit d’un choix qui me satisfait. J’aime que les mots résonnent dans la bouche d’acteurs et de comédiens, qu’ils vivent et s’animent sur une scène, qu’on les entende, et j’aime savoir que j’ai réussi à trouver la musique et le ton dans ma propre langue, que j’ai su interpréter la partition et que je ne l’ai pas massacrée. J’aime garder les images telles qu’elles surgissent dans l’esprit d’un auteur quitte à ce qu’elles paraissent incongrues et surprenantes pour nous qui ne sommes pas de « là-bas ». J’aime les mots sonores, les mots que l’on dit, qui s’évanouissent ou qui perdurent. Le processus est passionnant, le millefeuilles des lectures : l’auteur, le traducteur, le metteur en scène, les comédiens, et au bout de la chaîne le public et les spectateurs. Le rayonnement des mots et des situations, leur pouvoir sur les imaginations, et l’inconnu...

D’où vient votre rapport à la langue hongroise ?

J’avais 14 ans lorsque je suis allée en Hongrie pour la première fois, c’était en été et en famille. Ma mère apprenait l’espéranto et elle avait des correspondants qui habitaient un petit village sur le bord du Danube, situé à quelques kilomètres d’Esztergom. C’est là que j’ai appris mes premiers mots de hongrois et que j’ai découvert les sonorités un peu insolites et pour moi tellement plaisantes de cette langue. Nous sommes revenues deux ans plus tard, toujours dans les mêmes conditions, et c’est alors que je me suis promis d’apprendre un jour cette langue et d’en faire quelque chose. C’est ce que j’ai fait longtemps après.

 [1] www.magyarophil.org

notes:

[1] Interview menée par Agnès Grebot (Association des Amis de l’Institut Hongrois – LPJ) le Vendredi 7 juillet 2006 Retrouvez l’interview au complet sur le site de l’association