Pièce de théâtre d’István Tasnádi
Traduit du hongrois par Françoise Bougeard
Un étalon et une jument racontent la révolte de leur maître, Michael Kohlhass, ainsi que leur propre mésaventure. Révolte individuelle devenant collective, soulèvement paysan comme en connaît tant le xvie siècle, qui entraînera la déchéance et la mort du maître et de ses bêtes. Malheur à ceux qui contestent l’ordre établi au nom du respect de leurs droits et malheur aussi à ceux qui, impuissantes victimes, subissent la folie des hommes en proie à leurs passions. À partir d’un récit en prose – la célèbre nouvelle de Heinrich von Kleist –, István Tasnádi propose une pièce forte et percutante, dans laquelle l’humour est l’instrument privilégié de la distanciation. L’auteur s’empare du personnage et en fait un symbole de la révolte populaire contre l’injustice et les privilèges. Ennemi public a été consacré meilleure pièce hongroise de l’année 1999.
Ennemi public a reçu le Prix Nicole Bagarry-Karátso à l’Institut Hongrois de Paris
Fondé en 2003, le Prix Nicole Bagarry-Karátson a pour objectif d’encourager la traduction d’oeuvres littéraires hongroises par des traducteurs de langue maternelle française. Le Prix est d’un montant de 2000 euros, il est décerné chaque année par un jury composé d’universitaires et de traducteurs. On compte à ce jour cinq lauréats : Marc Martin pour La mort seul à seul (Saját halál) de Péter Nádas ; Chantal Philippe pour La porte (Az ajtó) de Magda Szabó ; Françoise Bougeard pour Ennemi public (Közellenség) d’István Tasnádi ; Joëlle Dufeuilly pour La mélancolie de la résistance (Az ellenállás melankóliája) de László Krasznahorkai ; Clara Royer pour Miséricorde (Irgalom) de Károly Pap. Le traducteur des poèmes d’Endre Ady, Georges Kornheiser les rejoindra en 2009.
Editions l’Espace d’un Instant (Budapest 1998) Préface de Laurent Muhleisen
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